La compagnie BALLY fondée en 1932 par Ray Moloney remporte son premier succès en 1947 avec le Ballyhoo et ses couleurs arc en ciel. Le Ballyhoo restera célèbre car il donnera son nom à la compagnie BALLY MANUFACTURING COMPAGNY. En 1947, Bally est le premier à équiper un flipper d' un système de Pay-Out automatique et de bumpers. Les années 50 sont difficiles pour la production de flipper car elle produit peu de modèles: le Balls-A-Poppin, Beach Queens, Circus. A noter le Target Roll avec sa roulette. Durant cette période, Bally ne construit que des Flippers-Bingos et il faut attendre 1963 pour qu'il recommence à fabriquer des flippers: le Moon Shot. Dans les années 60, Bally invente le système de la porte latérale et les zipper-flippers qui en se rapprochant, évitent de perdre la bille au centre. Le Bazaar est le premier avec des zippers-flippers. En 1966, sort le Fun Cruise et son plateau sans flippers. Mais le succès arrive avec le Capersville fabriqué à plus de 5000 ex: c'est un multibille (3 billes à la fois) au design assez géométrique.

En 1968, le Safari et en 1969, Op Pop Pop, On Beam et King Tut. Dès le début des années 70, Bally donne le ton avec Four Million BC : son design préhistorique parfaitement intégré au jeu, et son lance-bille qui propulse la bille en diagonale sur le plateau, en font un modèle d'avant-garde et toujours recherché par les collectionneurs. En 1972, sort le Time Tunnel inspiré de la série TV. Tout au long des années 70, Bally marquera l'esprit des joueurs avec des flippers tels que le Fireball qui comporte un multibille, des zipper-flippers et un plateau tournant en caoutchouc, qui dévie la bille de façon aléatoire. Le moment est venu d'ouvrir une parenthèse sur un dessinateur nommé Dave Christensen " le maestro de la glace de flipper " , qui élève le design du flipper à un niveau jamais atteint jusqu'àlors. Rien que la glace de flipper, attire plus d'un joueur à venir glisser une pièce dans la fente de l'appareil. En 1975, dessiné par D. Christensen, Wizard est construit à 10 000 exemplaires et en 1976 Captain Fantastic à 16 155 exemplaires, d'où l'influence certaine du design, de l'accroche, car ces deux flippers en matière de jeu pur sont plus difficiles que les flippers Gottlieb de la même époque, par exemple. Notons la sortie du Aladdin's Castle, et sa glace sortie des Mille et une Nuits. Il existe aussi une version Home Model pour le Fireball et le Captain Fantastic.
Mais qu'importe, même si on joue moins longtemps, la référence et la préférence vont du côté de chez Bally. Notons aussi, que le Captain Fantastic est le dernier flipper électromécanique (4 joueurs) construit par Bally. Car nous abordons maintenant une période charnière, celle du passage de l'électromécanique à l'éléctronique. Bally, alors numéro 1 mondial, décide de décliner sa production en deux versions du même flipper: une toujours électromécanique et une autre éléctronique, avec tous les avantages que cela suppose (comptage des points, record et mémoire des cibles abattues). Des flippers tels que le Freedom (mec) (elect) et le Nightrider (mec) (elect) sortiront en double version. Le Matahari (mec) (elect) et le Evil Knievel (mec) (elect) aussi mais en quantité limitée (très rare). A l'exception du Kiss (elect) (elect allemagne), produit en double version, une pour l'Allemagne et une autre pour le reste du monde: attention, il s'agit de deux versions électroniques mais avec des " S" différents pour des raisons historiques datant de la seconde guerre mondiale. Désormais, la production est entièrement électronique et en 1977, Bally sort son fameux Eight Ball à 20 230 exemplaires: un record battu de peu en 1992 par The Addams Family avec 20 270 Exemplaires.
Dessiné par Paul Faris (un autre grand designer) et représentant la série TV très populaire Happy Days (Nipt-It vu dans la série) avec Fonzy en premier plan jouant au billard (thème portant chance à Bally). Même si le jeu n'a rien d'extraordinaire en lui-même, il mémorise pour la première fois, les cibles touchées par chaque joueur et remporte un franc succès. En 1978, le Lost World devient le premier flipper à posséder une glace à impression quadrichromie; et obtenir ainsi pratiquement tous les tons intermédiaires. Suivent une série de flippers qui marquent les esprits de cette fin des 70 avec des innovations techniques et des designs particulièrement léchés. Par exemple, le Six Million Dollar Man (autre série TV populaire) avec ses six joueurs, dessiné par Dave Christensen, et qui reste à ce jour le seul flipper électronique (Bally) avec six tableaux. Notons toutefois que Bally avait construit en 1966 le Six Sticks (jeu de hockey) permettant aussi de jouer à six. Les designers aussi vont alors s'en donner à coeur joie, avec le Kiss, le Harlem GlobeTrotters, le Nitro Groundshaker (remarquez certains détails typiques BD adulte chez Dave Christensen), le Playboy ou le Silverball. En 1979, le Paragon est le premier flipper large de la gamme Bally, d'autres suivent comme le Future Spa ou le Space Invaders.
Au Début des années 80, Bally sort un autre de ses célébre flipper: le Space Invaders produit à 11 000 exemplaires. Le décor du plateau est particulièrement réussi et approprié. L'innovation tient surtout dans la glace car c'est une glace en relief avec des lumières tout autour: en fait, elle comporte plusieurs glaces transparentes superposées qui donnent, grâce à l'éclairage cet effet de perspective. Technique appliquée aussi au Xenon qui en plus parle avec une voix féminine et gémit lorsqu'on touche les bumpers. Tous les joueurs du Space Invaders se souviennent de sa banane centrale, qui au bout d'un certain nombre de passage allume le spécial et claque assez facilement. Surtout, quand la hausse de tir de revers (tir début flipper) est bien ajustée, mais gare au tir manqué: c'est du direct au trou. D'autre comme Mr. Marcel Dessailly (eh oui, le célèbre footballeur - voir son livre Capitaine) utilise carrément un allume gaz électrique pour se créditer directement des parties au compteur. Mais le Space Invaders directement inspiré du film Alien existait déjà sous forme de jeux vidéos, grâce bien sûr à l'électronique (ironie du sort). Il faut dire qu'à cette époque, flippers et jeux vidéos coexistent encore dans les cafés et salles de jeux, mais nous aurons l'occasion d'y revenir plus loin.
Le Rolling Stones, dessiné par Greg Freres joue quelques morceaux des Stones (enfin des extraits) pendant la partie et le Mystic dessiné par Kevin o'Connor, le Frontier, le SkateBall ou le Viking continuent d'attirer les joueurs. En 1982, le Eight Ball Deluxe (toujours le billard) remporte un grand succès et demeure une référence en matière de jouabilité, notamment grâce à ses combinaisons de Special et à ses cibles escamotables présentes un peu partout. Un design un peu sobre somme toute, mais relativement facile à claquer en tant que flipper. La même année, Bally sort ou ressort le FireBall II, version électronique des 70. Certains y voient les signes avant-coureurs d'une chronique d'une mort annoncée, car les innovations se font maintenant plus rares. Pourtant, la même année Bally sort le Fathom, le Medusa au suberbe design, et le Centaur avec son look type Mad Max II. Le Centaur comporte une glace noir et blanc avec un peu de rouge (signe de recession peut-être). C'est aussi le premier multibille 5 billes. Malheureusement, la concurence féroce des jeux vidéos précipite la chute des fabricants de flipper, Bally essaye de résister en incluant un jeu vidéo dans le flipper, avec son Mr. et Mrs. Pacman.
En 1983 Bally jete l'éponge et devient la Bally Midway. Le Centaur II est le premier flipper Bally Midway, avec une glace plus petite que d'habitude (excepté Mr. et Mrs. Pacman) et ne comportant pas de compteurs de points.
Des années 30 aux années 80, la compagnie Bally a connu des difficultés et des succès imcomparables, et même si c'est celle qui a produit le moins de flippers, il n'en demeure pas moins que c'est la compagnie qui a marquée le plus son empreinte dans le monde du design des flippers et surtout des glaces de flipper. L'âge d'or qu'elle a connu dans les années 70 est amplement mérité: les glaces Bally sont beaucoup plus soignées et abouties et c'est certainement le talent de ses dessinateurs de génie qui a fait la différence.